Coface : la sinistralité augmente, comme prévu…
L’assureur crédit est logiquement rattrapé par la dégradation du climat économique, mais il préserve un bon niveau de rentabilité et poursuit sa diversification dans les services, beaucoup moins cycliques. Le titre est bon marché et son rendement devrait encore approcher 8% l’an prochain.

Comme il fallait s’y attendre, le troisième trimestre a marqué une nouvelle dégradation de la profitabilité de Coface, dont le métier d’assureur crédit est directement lié à l’activité des entreprises et au commerce mondial. La mise en place des barrières douanières et la baisse du prix de certaines matières première ont provoqué un ralentissement de nombreuses activités. Par conséquent, le chiffre d’affaires du troisième trimestre s’est replié de 0,9%. La baisse aurait été plus importante sans la bonne tenue des autres activités développées par le groupe, comme les services d’information, le recouvrement de créance et l’affacturage qui ont progressé de 4,4% et représentent désormais 18% du chiffre d’affaires total.
Le principal indicateur pour la rentabilité est le ratio combiné qui mesure le rapport entre les décaissements et les primes émises (le chiffre d’affaires). Plus il augmente et plus les résultats se dégradent. Ce qui a été le cas sur les neuf premiers mois de l’année (hausse de 7,6 points du ratio combiné à 71,9%) en raison notamment de la hausse du nombre de faillites qui atteint des niveaux supérieurs à la moyenne de cycle. L’augmentation de la sinistralité se conjugue à une hausse des investissements dans la technologie consentis dans le cadre du plan Power the Core, destiné notamment à renforcer les activités de services, beaucoup moins cycliques. Le bénéfice recule ainsi de 20,4% sur le troisième trimestre (52,1 millions d’euros) et de 15,1% sur les neuf premiers mois de l’année (176,3 millions).
Une politique de distribution toujours généreuse
Cette tendance n’est pas vraiment surprenante alors que le groupe partait d’un niveau de sinistralité anormalement faible en raison du soutien des Etats aux entreprises pendant la pandémie. Il faut s’attendre à une nouvelle baisse du résultat au dernier trimestre. Le consensus table pour le moment sur un bénéfice annuel de 233 millions d’euros, en baisse de 12%, mais un repli de 17% parait plus probable, ce qui ramènerait le résultat net à 216 millions. Une estimation capitalisée raisonnablement 10 fois sur la base des cours actuels et qui devrait peu évoluer en 2026.
Le dividende pourrait donc diminuer d’autant mais il atteindrait encore 1,16 euro par action et procurerait encore un rendement copieux de 8% sachant que le groupe est largement capitalisé (2,15 milliards de fonds propres, soit autant que la capitalisation boursière) et que son ratio de solvabilité devrait se maintenir dans le haut d’une fourchette de 155% à 175%, soit beaucoup plus que les minimums réglementaires. Le dossier comporte toujours une dimension spéculative alors que le principal actionnaire, Arch Capital Group (29% du capital) est un fonds d’investissement et n’a pas forcément vocation à rester éternellement au tour de table.
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