Vétoquinol : un coup de frein à relativiser
Le laboratoire vétérinaire a été pénalisé au troisième trimestre par des transferts de production ponctuels en plus des effets de change défavorables. Un rattrapage est prévu pour le dernier trimestre. Le titre est très décoté par rapport à son secteur compte tenu d’une trésorerie nette équivalente à 25% de sa capitalisation boursière.

La publication d’un chiffre d’affaires en baisse de 1,8% à taux de changes constants pour le troisième trimestre a provoqué des dégagements sur l’action du laboratoire vétérinaire. Nous y voyons une occasion d’entrer sur ce dossier devenu bon marché. La baisse de régime s’explique par des transferts de production notamment sur les produits Drontal et Profender acquis dans le cadre du rachat de la division santé animale de Bayer par Elanco en 2020. Le rapatriement de la production dans les usines du groupe est terminé et devrait donner lieu à un rattrapage au quatrième trimestre. Sur neuf mois, le chiffre d’affaires de Vetoquinol marque un repli de 3,5%, lié en partie à des effets de changes défavorables mais aussi à la simplification de la gamme complémentaire en Europe. La bonne nouvelle est que la situation aux Etats-Unis (premier marché du groupe) s’améliore (+7,4% au troisième trimestre) après les problèmes rencontrés dans la chaine d’approvisionnement d’un produit majeur qui a couté des parts de marché au profit d’un produit concurrents. Compte tenu des stocks de ce produits concurrent encore en place dans les réseaux de distribution, une normalisation de la situation outre-Atlantique n’est pas attendue avant le début de l’année prochaine.
Un niveau élevé de rentabilité préservé
La direction précise que la rentabilité opérationnelle s’est maintenue à un niveau élevé sur le dernier trimestre, en ligne avec le premier semestre et que la génération de cash reste solide. Rappelons qu’à fin juin, la marge opérationnelle courante atteignait 13,5% tandis que la trésorerie nette se montait à 165 millions d’euros. Elle devrait dépasser les 200 millions d’euros à la fin de l’exercice, soit près d’un quart de la capitalisation boursière.
En prenant l’hypothèse d’une poursuite de la normalisation de l’activité aux Etats-Unis l’an prochain, le bénéfice, attendu globalement stable en 2025, devrait reprendre une tendance haussière en 2026 pour évoluer autour de 65 millions d’euros d’après le consensus. Une prévision capitalisée modérément 14 fois. Et en tenant compte de la trésorerie, le ratio de valeur d’entreprise sur excédent brut d’exploitation retomberait autour de 6 fois ce qui reflète une décote de près de 40% par rapport au secteur.
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