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Laurent Perrier : bien armé en attendant la reprise

Grâce à son positionnement haut de gamme, le groupe de maisons de champagne parvient à faire progresser ses volumes et ses prix en maintenant un bon niveau de rentabilité. Son bilan est le plus solide du secteur. La décote boursière de 12% sur les fonds propres n’est pas justifiée.

Sur un secteur du champagne encore en phase de digestion, le groupe Laurent Perrier fait mieux que résister. Sur le premier semestre de l’exercice 2025/2026 (qui n’est pas le plus important en raison de la concentration d’une bonne partie des ventes sur les fêtes de la fin de l’année calendaire), le propriétaire des marques Laurent Perrier, Salon, Delamotte et Champagne de Castellane a augmenté ses volumes de 2,6% tandis que la politique de valeur permise par un positionnement haut de gamme s’est traduite par une amélioration du prix-mix de 1,6%. Dans ce contexte, les ventes de champagne à fin septembre ont progressé de 3,5% pour atteindre 133,3 millions d’euros. Si le résultat opérationnel a reculé légèrement (-5,7% à 36,6 millions d’euros), c’est parce que la société a continué d’investir dans ses marques et dans le développement commercial. La marge opérationnelle reste à un niveau élevé de 27,5%, en repli de 2,6 points sur un an. La bonne nouvelle vient surtout de la très faible consommation de cash (4,7 millions d’euros contre 39,12 millions un an plus tôt), liée à une amélioration du besoin en fonds de roulement (hausse de la dette fournisseur), sachant que la génération de cash intervient surtout sur la seconde partie de l’exercice.

Faible sensibilité à la hausse des taux

Cela se traduit par un faible endettement net de 236,8 millions d’euros à fin septembre face à 640,4 millions de fonds propres. Le métier étant très capitalistique en raison du vieillissement des stocks, la profession affiche la plupart du temps des niveaux d’endettement bien plus élevés. Contrairement à ses concurrents, Laurent Perrier est donc peu affecté par la hausse des taux d’intérêts survenue il y a deux ans. Comme à son habitude, la direction se veut prudente en matière de prévisions en rappelant le contexte économique et géopolitique incertain, sachant que les ventes de fin d’année sont cruciales. Au vu de la performance du premier semestre, une érosion du bénéfice annuel parait assez probable par rapport aux 63,6 millions dégagés sur l’exercice 2024/2025. Une hypothèse de 58 millions serait valorisée moins de 10 fois sur la base des cours actuels ce qui est faible au regard de la puissance de la marque Laurent Perrier et du niveau de rentabilité élevé du modèle économique. La force du bilan constitue un autre atout et la décote boursière de 12% sur les fonds propres n’est pas du tout justifiée.

Notre conseil : achetez Laurent Perrier à 92 euros pour viser 115 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0006864484 et LPE.

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