Effectivement, les dernières annonces ont refroidi les investisseurs. Si la croissance organique des ventes est redevenue positive au deuxième trimestre (+1,9%) après une baisse de 0,6% au premier trimestre, la situation en Amérique du Nord inquiète, les fortes
incertitudes autour des droits de douane ayant entraîné un attentisme prononcé des distributeurs. Parallèlement les effets de changes ont été très négatifs (-59 millions d’euros) sur le résultat opérationnel qui s’est replié de 51% sur le premier semestre pour tomber à 119 millions d’euros. La direction de Seb a donc revu à la baisse ses objectifs et table sur une croissance organique annuelle des ventes comprise entre 2 % et 4 %, au lieu de « autour de 5 % » précédemment. De même, elle anticipe désormais un résultat opérationnel dans une fourchette comprise entre 700 et 750 millions d’euros en 2025 au lieu d’une « croissance  » par rapport aux 802 millions d’euros de 2024. Depuis ces annonces, l’action Seb a chuté de près de 19% pour évoluer autour de 60 euros. Elle ne vaut plus que 9,2 fois les profits estimés pour cette année et 7,6 fois ceux espérés pour 2026, ce qui est faible compte tenu de la capacité d’innovation du groupe et de la robustesse de ses fondamentaux. Les multiples historiques sont plutôt proches de 15 fois. Nous aurions plutôt tendance à acheter la valeur sur les niveaux actuels, mais les investisseurs attendront sans doute la publication des chiffres du troisième trimestre, le 23 octobre, avant de reprendre un peu de risque sur le dossier.