Nous sommes négatifs sur le dossier. Les comptes se sont bien redressés au deuxième trimestre avec une marge opérationnelle remontée à 8,5% contre 6,4% un an plus tôt grâce à l’évolution favorable du trafic, la baisse du prix des carburants et une demande soutenue en cabine premium. Pour autant, les résultats de la compagnies sont très irréguliers dans le temps et restent sous l’influence des prix du pétrole ainsi que des nombreux mouvements sociaux. Un arrêt de travail du personnel au sol à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, va par exemple contraindre la filiale KLM d’annuler de nombreux vols cette semaine. Parfois, c’est le personnel naviguant du groupe qui paralyse l’activité. Les investisseurs ont été séduits par le redressement de la rentabilité cette année et par le rachat de SAS qui devrait donner lieu à des synergies de coûts. Cette situation ne nous semble cependant pas pérenne. En outre, la situation financière reste fragile dans la mesure où la compagnie considère les titres subordonnés à durée indéterminée à son bilan comme des fonds propres alors qu’il s’agit ni plus ni moins d’emprunts générant des frais financiers très importants. Sans cet artifice, les fonds propres seraient négatifs de 816 millions d’euros tandis que la dette dépasserait 9 milliards. Enfin, la présence de l’Etat au capital n’est pas un signal forcément très positif. Si le cours de bourse a bien remonté cette année, sur longue période, son parcours est catastrophique.