Bouygues, de nombreux catalyseurs en soutien du titre
Le groupe familial présent dans la construction, les travaux publics, les télécoms et la télévision est bien placé pour bénéficier de la croissance attendue des dépenses d’infrastructures dans le monde, tandis que sa filiale télécoms gagne des parts de marché, et que le projet de rapprochement entre TF1 et M6 sera créateur de valeur. Autant de perspectives attrayantes que le titre n’intègre pas.

La propagation du variant Delta fait peser une véritable menace sur la reprise économique en cours en France et dans le reste du monde. La correction des marchés qu’elle entraîne devrait se traduire par une plus grande sélectivité, et peut-être par la redécouverte de valeurs délaissées. C’est le cas de Bouygues dont le titre affiche un recul de plus de 7% depuis le début de l’année, et même de près de 12% sur les trois derniers mois. Le conglomérat présent dans la construction, les travaux publics, les télécoms et la télévision possède pourtant de belles perspectives de développement que la reprise éventuelle de l’épidémie ne devrait pas contrarier. La mise en place des plans de relance à travers le monde, qui se traduisent par une hausse des dépenses dans les infrastructures, devrait être profitable à sa division construction et à sa filiale dédiée à la construction et à l’entretien des infrastructures de transport, Colas. D’ores et déjà, le groupe peut se prévaloir d’un carnet de commandes bien garni. Il s’élevait au 31 mars à 33,4 milliards d’euros, en hausse de 2%, ce qui lui offre une belle visibilité. La filiale dédiée aux télécoms, qui s’est fixée une feuille de route ambitieuse à l’horizon 2026, a déjà réalisé la moitié de son objectif visant à engranger quatre millions de nouveaux abonnés dans le mobile grâce à l’acquisition de la société EIT (l’ancienne filiale mobile du Crédit Mutuel) et au gain de nouveaux clients. Dans un secteur en proie à une forte concurrence, Bouygues Telecom tire son épingle du jeu grâce à sa bonne dynamique commerciale. La société devrait enregistrer sur l’exercice une hausse de son excédent brut d’exploitation (après loyer) d’environ 7%. Son ambition étant d’atteindre un résultat brut d’exploitation aux alentours de 2,5 milliards à l’horizon 2026 (contre 1,5 milliard en 2020), faisant ressortir une marge opérationnelle brute de 35%.
La fusion entre TF1 et M6, un projet créateur de valeur
Enfin, le projet de rapprochement entre TF1 et M6 avance, même si la conclusion de l’opération n’est pas attendue avant la fin de 2022. Les instances représentatives du personnel de Bouygues et des deux chaines ont approuvé la fusion. Le principal obstacle réside dans l’accord de l’autorité de la concurrence au regard de la part du marché publicitaire que possèderait le nouvel ensemble. Ce rapprochement serait créateur de valeur pour Bouygues grâce aux synergies dégagées (estimées entre 250 et 350 millions d’euros), et relutif. Il permettrait de créer un ensemble audiovisuel (dont Bouygues détiendrait environ 30%) capable de concurrencer les grandes plateformes de streaming vidéo américaines. En attendant, le groupe table pour 2021 sur un chiffre d’affaires et des résultats supérieurs à ceux de 2020, sans qu’ils retrouvent leur niveau de 2019, et pour 2022 sur un résultat opérationnel courant équivalent ou légèrement au-dessus de celui dégagé avant la crise. Au cours actuel, le titre capitalise 11,6 fois le bénéfice net estimé cette année (1,04 milliard d’euros) et 11 fois celui de l’année prochaine (1,1 milliard). Des niveaux de valorisation très raisonnables. D’autant que Bouygues cherche à se renforcer dans les services multi-techniques, considérés comme plus rentables, plus résilients, et moins risqués que les activités de construction. Il pourrait s’intéresser à la branche des services multi-techniques d’Engie, baptisée Equans, en cours de cession. Son bilan solide lui en donne les moyens. Affaire à suivre.
Notre conseil : Acheter Bouygues à 30,50 euros pour viser un objectif de cours de 38 euros à moyen terme. A noter que le rendement prévisionnel de 5,4% au titre de 2021 est attrayant et pérenne. Code Isin : FR0000120503.
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Bouygues : une sanction un peu sévère
Les résultats de la branche télécom du conglomérat progresseront moins que prévu au cours des trois prochaines années sans remettre en cause la génération de cash. La baisse du titre peut constituer une opportunité au regard de la valorisation modérée et du rendement élevé.

Bouygues, pour miser sur un rattrapage
Le holding présent dans la construction, les services à l'énergie, les télécoms et les médias a été particulièrement touché en bourse par le risque politique qui ne doit pourtant pas être surestimé. Au point de retomber sur des niveaux de valorisation très attractifs alors que le titre procure un rendement élevé et pérenne.

Bouygues : un premier trimestre peu représentatif
Le groupe diversifié a publié des résultats légèrement inférieurs aux attentes en début d’année sans remettre en cause les objectifs annuels ni le potentiel de redressement de sa filiale Equans. La valorisation du dossier est toujours aussi raisonnable.

Bouygues, de la décote et du rendement
Présent dans la construction, les services à l'énergie, les télécoms et les médias, ce célèbre holding familial est valorisé à peine 10 fois ses profits et offre un rendement pérenne supérieur à 5,5%.