Comme l’ensemble du secteur du luxe, l’action Interparfums a récemment connu un parcours difficile matérialisé par une baisse de près de 8% depuis le début de l’année. Avec 36% de son chiffre d’affaires réalisé en Amérique du Nord, principalement aux Etats-Unis, le fabricant de parfums de prestige sous licence s’est en effet retrouvé menacé par l’instauration des droits de douane de l’administration Trump et par la baisse du dollar face à l’euro. D’autant que c’est l’Amérique du Nord qui a porté l’activité du groupe au premier semestre 2025 avec une progression de 27% du chiffre d’affaires, expliquant l’essentiel de la hausse globale de 10,7%. Le pire n’est cependant pas du tout certain puisque les Etats-Unis ont amorcé une désescalade dans la guerre commerciale et semblent vouloir conclure de nombreux accords commerciaux comme cela est le cas avec le Royaume-Uni. En cas de besoin, Interparfums a par ailleurs pris certaines dispositions, notamment une hausse des prix publics de 6% à 7% à compter du 1^er août pour compenser les effets des tarifs douaniers. Quant aux fluctuations du billet vert, le groupe est relativement bien protégé grâce aux couvertures réalisées en début d’année sur la base de 1 euro pour 1,04 dollar.

Off-White et Goutal en renfort

Dans ce contexte, Interparfums devrait connaitre une nouvelle année de croissance portée par les nouveaux lancements et les récentes acquisitions. Au cours du premier trimestre, la licence Jimmy Choo s’est montrée la plus dynamique avec une progression de 40% permise par la progression des franchises I Want Choo et Jimmy Choo Man, tandis qu’à l’inverse, Montblanc a souffert d’une base de comparaison élevée. La licence Lacoste a par ailleurs confirmé sa montée en puissance avec une progression de 34% de ses ventes (25 millions d’euros) qui valide le fort potentiel de la marque pour les prochaines années. De nouvelles marques vont par ailleurs s’ajouter au portefeuille au cours des prochains mois, à commencer par Off-Wite, connue pour ses influences streetwear haut de gamme, dont l’exploitation devrait débuter en décembre prochain, puis Annick Goutal, dont la marque vient d’être reprise en vue du développement de nouveaux parfums à partir de 2026. En attendant, le consensus table pour cette année sur une légère progression de 4,2% du bénéfice à 135,4 millions d’euros, avant une nouvelle hausse de 5% en 2026 à 142,7 millions. Des prévisions valorisées respectivement 21 fois et 20 fois sur la base des cours actuels, ce qui n’a rien d’excessif au regard de la rentabilité élevée du modèle économique (marge opérationnelle proche de 20%), de la robustesse du bilan (trésorerie nette de 57 millions d’euros à la fin de 2024), du patrimoine immobilier (le siège social rue Solférino estimé à 125 millions d’euros) et du savoir-faire de l’équipe dirigeante. A noter qu’une nouvelle attribution gratuite d’actions interviendra en juin à raison de une action attribuée pour dix actions détenues.

Notre conseil : achetez Interparfums à 36 euros pour viser 45 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0004024222 et ITP.