Virbac: une opportunité à saisir
Le laboratoire vétérinaire a trébuché sur ses marges au premier semestre, mais a enregistré une solide croissance de ses ventes sur la période. Les dirigeants ont maintenu les objectifs pour l’année en cours. Valorisé sans excès, le titre se situe à un niveau d’achat.

Les comptes semestriels du laboratoire vétérinaire se sont avérés contrastés. Côté positif, le chiffre d’affaires a progressé de 5% à 738,3 millions d’euros. A taux de change et périmètre constants, la croissance a même atteint 5,6%, sous le double effet de l’augmentation des volumes (+2,1%) et des prix (+3,5%).
La zone Amérique du Nord a réalisé une croissance de 5,9% à données comparables. L’activité a été portée, en particulier, par une dynamique de ventes soutenue pour les produits de spécialité et dentaires destinés aux animaux de compagnie.
L’activité a été encore plus tonique en Europe de l’Ouest (+9,4%), grâce notamment aux ventes de vaccins bovins, ainsi qu’à la gamme de dermatologie de Virbac pour animaux de compagnie.
La déception vient de la rentabilité, avec une marge opérationnelle ajustée de 18,3% au premier semestre, contre 21,4% un an auparavant. Les dirigeants invoquent une dégradation de la marge brute résultant de facteurs conjoncturels (niveau de destruction de stocks plus élevé, arrêt temporaire de production d’un antigène pour maintenance des installations, tec.), ainsi que l’augmentation des frais opérationnels et de Recherche & Développement.
Par ailleurs, le résultat net part du groupe a fléchi de 12,9% à 82,4 millions d’euros. La charge financière nette s’est accrue de 77% à 8,5 millions, sous l’effet notamment d’une perte de change due à l’appréciation de l’euro face à des devises non couvertes.
Le bilan reste solide, avec un endettement net de 201,4 millions d’euros au 30 juin (-21% sur un an), représentant 20% des fonds propres.
Les dirigeants maintiennent leurs objectifs pour 2025. Le chiffre d’affaires est attendu en croissance de 4 à 6% à données comparables, et la marge opérationnelle ajustée autour de 16%, soit le niveau de 2024 à périmètre constant.
Virbac rassure aussi sur les droits de douane, dont l’impact direct en année pleine est chiffré à 4 millions de dollars. Le laboratoire vétérinaire rappelle qu’environ deux tiers de son chiffre d’affaires américain cette année et près de 80% d’ici 2026 devraient être générés par sa production locale aux Etats-Unis.
Vers une poursuite des acquisitions
Le titre cède 18% en un an et 14% par rapport à son plus-haut depuis le 1er janvier dernier à 371,5 euros le 28 juillet dernier.
L’absence de dynamique sur la rentabilité opérationnelle peut freiner l’enthousiasme des investisseurs, mais la croissance du laboratoire vétérinaire demeure robuste.
Sur le plan boursier, la valorisation de Virbac nous semble sans excès. La valeur d’entreprise représente 12,5 fois le résultat opérationnel attendu pour l’exercice en cours, contre une moyenne de 15 fois entre 2019 et 2025.
La poursuite des acquisitions après les rachats de l’indien Globion en 2023 et du japonais Sasaeah en 2024 pourrait être un catalyseur pour le cours.
Enfin, les incertitudes sur le management sont levées. Depuis le 1er septembre, Paul Martingell est le nouveau directeur général de Virbac. Il a succédé à Habib Ramdani, qui assurait la fonction de directeur général par intérim depuis le départ surprise de Sébastien Huron en septembre 2024.
Agé de 45 ans, titulaire d’un MBA en fusion et acquisition et expert-comptable au Royaume-Uni, Paul Martingell a notamment occupé le poste de Senior Vice President chez Sanofi pour les régions Europe & Amérique Latine (soit un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros).
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Olivier Dauzat