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Edenred: prêt à un nouveau départ  

Le titre a fortement rebondi à la suite de la publication du chiffre d’affaires trimestriel meilleur que prévu. Le roi du ticket-restaurant reste menacé par les évolutions réglementaires venant rogner ses commissions. Mais sa valorisation intègre déjà ce risque .  

Edenred, solutions de paiement
Edenred, Pixabay

Le spécialiste des services d’avantages aux salariés a fait état d’un niveau d’activité en accélération au troisième trimestre. Son chiffre d’affaires opérationnel a atteint 667 millions d’euros sur la période, en hausse de 8,2% à données comparables, alors que le consensus attendait 6,5%. Au premier semestre, la progression était ressortie à 7,1%.  

Sur les trois derniers mois, la croissance a été particulièrement soutenue en Amérique Latine (+12,1%), portée par le Brésil (+15,2%). Mais l’Europe a surpris favorablement, avec une nette accélération (+4,7% après +1,7% au premier semestre). La France a enregistré une bonne dynamique en Mobilité tandis que la division Avantages aux salariés en Europe a bénéficié de la hausse de la valeur faciale des titres-restaurant dans 8 pays cette année.  

Edenred confirme ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice, à savoir une croissance de l’Ebitda d’au moins 10% en données comparables (équivalant à un minimum de 1,34 milliard d’euros sur la base des taux de change à fin juin 2025), ainsi qu’un taux de conversion flux de trésorerie disponible sur Ebitda supérieur à 70%.  

Les doutes ne sont cependant pas levés sur les risques réglementaires. La généralisation de la dématérialisation des titres-restaurant s’accompagne de plus en plus d’une pressions sur les commissions. En Italie, les commissions payées par les commerçants du secteur privé aux émetteurs de titres-restaurant sont plafonnées depuis le troisième trimestre à 5%, ce qui va amputer l’Ebitda d’Edenred de 60 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice.  

Au Brésil, des évolutions du cadre réglementaire sont possibles. En France, les discussions en cours sur le projet de budget 2026 semblent exclure la mise en place d’une taxation des titres-restaurant. Un signal rassurant.  

Forte décote

En dépit des incertitudes réglementaires, Edenred continue d’offrir des perspectives de croissance élevées, liées à la sous-pénétration de ses marchés. La digitalisation de l’activité est aussi un levier d’amélioration des marges, tandis que le groupe devrait continuer de dégager une forte génération de trésorerie.  La journée investisseurs du 4 novembre va permettre aux dirigeants de préciser leur stratégie et leurs objectifs. Elle pourrait être un catalyseur positif pour l’action.  

En Bourse, le titre perd 19% depuis le début de l’année et 50% en trois ans.  

Il se traite 9,5 fois le résultat net attendu pour 2026, ce qui, selon le bureau d’études d’Oddo BHF, suggère une décote de 60% sur sa moyenne des neuf dernières années, et une décote de 10% sur Pluxee, l’ex-filiale de Sodexo, pourtant plus petit et moins diversifié.  

Le taux de croissance du bénéfice par action d’Edenred est attendu par le consensus à 11% par an en moyenne sur la période 2024/2027.  

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Olivier Dauzat

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