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Bouygues: quand la solidité se combine à l’audace !

Le groupe contrôlé par la famille Bouygues traverse sans encombre une conjoncture compliquée grâce à la diversité de ses activités. Son projet d’acquisition de SFR – en partenariat avec Orange et Iliad – serait structurant. En attendant, l’action peut être mise en portefeuille pour sa valorisation raisonnable et son dividende attractif.  

Le groupe diversifié a publié un chiffre d’affaires quasi-stable (+0,9%) sur les neuf premiers mois de l’exercice, à 41,8 milliards d’euros. Les activités de construction ont été les plus dynamiques, en particulier Bouygues Construction qui a enregistré une croissance interne de 5% sur la période. En revanche, Equans (services multitechniques) et Bouygues Telecom ont vu leur chiffre d’affaires s’éroder de respectivement 2% et 1% à données comparables. De son côté, l’activité de TF1 a progressé de 1%.  

Les impacts de change constatés sur les neuf premiers mois de l’exercice s’élèvent à environ -270 millions d’euros et sont quasi-intégralement concentrés sur le troisième trimestre. Ainsi, sur cette période, le chiffre d’affaires du groupe est stable sur un an, à 15 milliards d’euros.  

Plus significatif pour Bouygues, sa rentabilité s’améliore, avec un résultat opérationnel courant des activités (Roca) au 30 septembre, de 1,8 milliard d’euros, en hausse de 5,5% sur un an, soit un taux de marge de 4,3% contre 4,1% au cours des neuf premiers mois de 2024. Cette amélioration est largement portée par les métiers de la construction (Colas, Bouygues Construction, Bouygues Immobilier) et par Equans.  

Bouygues Telecom maintient une belle dynamique commerciale et bénéficie de l’intégration de La Poste Telecom mais le poids des investissements et l’augmentation des coûts de l’énergie ont pesé sur le résultat opérationnel courant au 30 septembre, en repli de 15%. De son côté, le résultat opérationnel courant de TF1 a cédé 3,5%.  

Fort impact fiscal

Enfin, le résultat net est ressorti à 675 millions d’euros au cours des neuf premiers mois de l’année, en repli de 1,7%, du fait de la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises en France (Bouygues évalue l’impact de cette charge à environ 100 millions d’euros sur l’ensemble de l’année).  

Le groupe vise pour l’ensemble de l’exercice une légère croissance de son résultat opérationnel courant des activités, ainsi qu’une légère progression de son chiffre d’affaires, à taux de changes constants.  

Bouygues Telecom s’est allié avec Iliad (maison-mère de Free) et Orange pour racheter SFR au groupe Altice, en grande difficulté financière. L’offre conjointe des trois groupes porte sur un montant de 17 milliards d’euros en valeur d’entreprise pour les actifs visés.  

La répartition du prix et de la valeur de l’opération serait de l’ordre de 43% pour Bouygues Telecom, 30% pour Iliad et 27% pour Orange.  

Rendement de 5%

S’il aboutit, le rachat de SFR serait structurant pour Bouygues Telecom (une moindre intensité concurrentielle serait susceptible de faire grimper les prix), mais il alourdirait la structure financière du groupe.  Le ratio d’endettement net sur fonds propres de Bouygues s’élevait à 53% fin septembre, contre 61% un an auparavant. Un des moyens de financement de l’acquisition pourrait être une nouvelle ouverture du capital de Bouygues Telecom.  

Avec ses métiers diversifiés et sa gestion en “bon père de famille”, ce qui n’exclut pas l’audace quand il le faut, le groupe contrôlé par la famille Bouygues et les salariés offre un très bon compromis risque/rendement pour l’investisseur.  

Le ratio cours sur bénéfice net attendu pour 2026 est attendu à 11,2. Le rendement du dividende attendu au titre de l’exercice en cours ressort à 5%.  

L’action a repris 40% depuis le 1er janvier dernier, mais cote très en-deçà de ses plus-hauts sur 20 ans (67 euros en juin 2007).  

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Olivier Dauzat

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