Trigano déçoit sur le dividende
Le titre de ce leader européen des véhicules de loisir est lourdement pénalisé à la suite des perspectives du premier semestre freinées par la pénurie de composants. L’absence de versement d’un solde de dividende n’a pas non plus été appréciée.

Plus forte baisse de l’indice SBF120 hier, le titre Trigano a dévissé en séance jusqu’à 16,2% atteignant 145,60 euros au plus bas à la suite de la publication des comptes annuels de l’exercice 2020/2021 clos fin août. Ces derniers se sont pourtant révélés supérieurs aux attentes avec un quasi doublement du résultat opérationnel courant ressorti à 357,9 millions (contre 318 millions estimés par le consensus de marché). Rapporté à un chiffre d’affaires déjà dévoilé en forte croissance de 34,3% à 2,93 milliards qui a profité d’une base de comparaison plus favorable liée au déconfinement malgré la pénurie de composants, le bénéficie opérationnel courant reflète une amélioration très sensible de 3,9 points de la marge sur un an et de 3,2 points par rapport à celle de 9% extériorisée avant la crise sanitaire. Elle a atteint le niveau record de 12,2% et illustre les gains de productivité enregistrés par Trigano grâce à une politique d’investissement régulière dans l’optimisation de son outil de production et l’augmentation de ses capacités. L’appréciation d’un trimestre sur l’autre de 0,4 point de la marge brute démontre également le pricing power du groupe qui est parvenu à répercuter l’inflation des matières premiers et des composants auprès des clients. Autre satisfaction du dernier exercice : la génération de flux nets de trésorerie de 349 millions. Elle a permis au groupe de boucler son année fiscale avec un trésor de guerre de 348,4 millions et des fonds propres de 1,17 milliard.
La trésorerie nette représente 11,5% de la capitalisation boursière
Alors pourquoi cette défiance des investisseurs sur ce très beau dossier familial (contrôlé à 57,8% par la famille Feuillet)? D’abord, le marché s’attendait à ce que la société verse un solde de dividende après la distribution fin septembre d’un acompte de 3,20 euros. Elle en avait pourtant largement les moyens mais a choisi de ne pas le faire. Loin de constituer un signe de prudence pour l’avenir, la décision est sans doute motivée par le désir de saisir de nouvelles opportunités de croissance externe et renforcer la maîtrise de la chaîne de valeur des véhicules de loisir (de l’amont à l’aval). Deuxième source de déception : les difficultés d’approvisionnement en châssis liées à la pénurie de semi-conducteurs occasionneront un manque de production estimé à 5000 véhicules au premier semestre et limiteront la croissance du chiffre d’affaires. Le groupe s’emploie au mieux à réduire les perturbations et a bon espoir de rattraper une partie du retard sur la seconde partie de l’exercice une fois le marché des semi-conducteurs normalisé vers mi-2022. Car, et c’est la bonne nouvelle, les carnets de commandes de camping-cars sont pleins et les chaînes de production d’ores et déjà saturées pour l’an prochain. Grâce à son leadership en Europe avec une part de marché de 30%, le groupe est en mesure de défendre ses marges. Le bureau d’études de Portzamparc anticipe pour cette année un résultat opérationnel courant de 389 millions à partir d’un chiffre d’affaires en hausse de 6,5% à 3,12 milliards, matérialisant une marge de 12,4%. Quant au résultat net, il pourrait atteindre 316 millions. Une hypothèse valorisée à 9,5 fois, ce qui n’est vraiment pas cher au regard d’un ratio moyen de 14,6 fois observé sur la période 2010-2021 et de la trésorerie nette de l’entreprise de 348,4 millions qui représente à elle-seule 11,5% de la capitalisation boursière.
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Trigano, la crainte du haut de cycle
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Stéphane Gigou, président du directoire de Trigano : « Notre carnet de commandes donne une bonne visibilité pour la saison 2023/2024 »
Ce leader européen des véhicules de loisir a dévoilé des comptes semestriels d'excellente qualité. Son patron nous livre les secrets de cette réussite et reste confiant sur les perspectives du groupe.

Trigano, toujours excellent
Une nouvelle fois, ce leader européen des véhicules de loisir a surpris positivement le marché en dévoilant au deuxième trimestre de son exercice décalé une très forte croissance de son chiffre d’affaires. Pas seulement puisqu’il annonce d’ores et déjà une amélioration sensible de sa marge au premier semestre et confirme le maintien d’une bonne visibilité du marché du camping-car malgré le renchérissement du coût de l’argent. La valorisation du titre reste raisonnable.

Trigano, un dossier pas cher avec de la trésorerie
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